L’Equateur déclare l’état d’urgence face à l’afflux de migrants vénézuéliens
10 août 2018Diass-Infos: En Equateur, plus de 4 000 migrants vénézuéliens arrivent chaque jour en passant par la Colombie, situé entre le Venezuela et l’Equateur. Une pression migratoire historique qui a obligé l’Equateur à déclarer l’état d’urgence dans trois de ses provinces.
Des agents d’immigration supplémentaires, plus de médecins, de travailleurs sociaux et de psychologues qui seront déployés le long de la frontière entre la Colombie et l’Equateur. Voilà concrètement à quoi va servir cet état d’urgence mis en place par le gouvernement équatorien.
Le but : augmenter le personnel et l’infrastructure nécessaires pour soutenir cette arrivée massive de migrants vénézuéliens. Un soutien administratif mais aussi médical car de nombreux Vénézuéliens traversent la frontière équatorienne avec des problèmes de santé tels que des infections intestinales, de la déshydratation, etc.
Les migrants arrivent généralement à l’aube, lorsque les bus terminent leur voyage depuis le nord de la Colombie. Ils débarquent avec les rares biens qu’ils ont réussi à porter et forment des queues qui congestionnent les douanes colombiennes et équatoriennes pendant des heures. Mal protégés du froid encore vif à 2500 m d’altitude, les migrants vénézuéliens recoivent parfois une boisson chaude de volontaires mais ces derniers sont aujourd’hui dépassés. Durant le premier semestre, 2 500 vénézuéliens franchissaient la frontière équatorienne tous les jours. Ils sont depuis lundi plus de 4 200, presque le double. L‘état d’urgence va permettre de mobiliser des moyens pour mieux les recevoir. Beaucoup sont en effet malades faute de médicaments dans leur pays. Le ministère équatorien a 22 qui vaccinent tous les jours de 150 à 250 enfants et traitent leurs parents souvent victimes de déshydratation et autres infections intestinales.
C’est la première fois en Equateur qu’un état d’urgence est déclaré dans ces trois provinces de Carchi, Pichincha et El Oro.
Il restera en place au moins jusqu’à la fin du mois d’août. Le temps, espère Quito, que se tarisse le nombre de Vénézuéliens qui arrivent en Equateur. Des Vénézuéliens partis de chez eux massivement ces derniers jours de crainte que le nouveau président colombien Ivan Duque ne ferme ses frontières avec le Venezuela.
Dans ce « plan d’urgence migratoire », l’Equateur a annoncé qu’il n’agira pas seul. Puisque certaines organisations internationales comme le HCR fourniront aux migrants des tentes, des rations alimentaires, de l’eau et des kits d’hygiène. RFI