Comores: mobilisation pour soutenir une journaliste menacée par les autorités
13 août 2018Diass-Infos: Aux Comores, suite à l’agression d’un militaire dans un bureau de vote lors du référendum constitutionnel du 30 juillet, la pression s’est intensifiée sur les membres des médias et contre une journaliste en particulier. L’accusant publiquement, entre autres, d’être arrivée « trop tôt » sur les lieux du crime, les autorités ont évoqué la possibilité de porter plainte contre elle pour complicité. Un comité de soutien s’est créé dans l’océan Indien, les organisations internationales sont vent debout pour défendre la liberté de la presse aux Comores.
Un bureau de vote saccagé et quelques gouttes de sang au sol, voilà ce que montre la vidéo de Faïza Soulé, publiée en direct sur le réseau social le plus utilisé des Comoriens, le 30 juillet. Arrivée quelques minutes après qu’un militaire se soit fait trancher la main, la journaliste a relayé l’information.
Saut que, en réaction, les autorités fustigent un journalisme dégradant l’image du pays et interrogent la rapidité de couverture médiatique du drame. Le ministre de l’Intérieur évoque même la possibilité de porter plainte pour complicité contre la rédactrice du quotidien d’Etat.
L’affaire est depuis devenue symbolique, un comité international de soutien composé de journalistes de toutes les îles de l’océan indien a été créé pour défendre la liberté de la presse dans la sous-région.
Dans un communiqué, Reporters sans frontières demande au ministre de « mettre fin à cette cabale contre une journaliste qui n’a fait que son travail et de stopper la dégradation inédite de la liberté de la presse aux Comores ».
Un journaliste photographiant les suspects dans la même affaire d’agression, à leur arrivée au tribunal, s’est vu gifler par un gendarme, qui a tenté de confisquer son appareil.