Sadio Mané: «Je me battrai jusqu’au bout pour le Ballon d’Or»
5 novembre 2019Diass-Infos : La star sénégalaise de Liverpool, Sadio Mané, prétendant au titre de meilleur joueur du monde, affirme son ambition de remporter le Ballon d’Or France Football malgré la concurrence des mastodontes comme Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.
Sadio Mané, quel but samedi face à Aston Villa ! (Ndlr : le Sénégalais avait marqué à la 94e minute pour donner la victoire à Liverpool, 2-1, lors de la 11ee journée de Premier League).
Sadio Mané: Merci ! Ce n’était vraiment pas évident. On a été menés 1-0. Je crois qu’en première mi-temps, on n’a pas joué comme il fallait et on a été punis. On est revenu en deuxième mi-temps. On a poussé ensemble, on s’est créé pas mal d’occasions et on a marqué deux buts. Même si ce n’était pas notre meilleure performance, je crois qu’on méritait les trois points.
Et quel début de saison pour vous aussi, avec déjà sept buts Premier League…
C’est pas mal oui ! (Rires) J’essaye de donner le meilleur tous les jours, que ce soit à l’entraînement ou en match, pour pouvoir aider mon équipe. Je suis là et je vais essayer de continuer à marquer plus de buts et donner plus de passes décisives à mes coéquipiers.
« Si des choses ne vont pas bien avec Salah, on se les dit »
Vous faites un tel début de saison alors que vous avez eu très peu de vacances. Avec la CAN, vous vous êtes très peu reposé…
Oui, je n’ai pas eu beaucoup de repos. Mais vous savez, des fois, la fatigue, c’est dans la tête. Psychologiquement, je ne me fais pas de souci. Tant que je peux aider mon club ou ma sélection à progresser.
Il y a un peu plus de trois ans, certains supporters de Liverpool n’étaient pas pour votre arrivée. Aujourd’hui, tous vous ont adopté ?
Au début, ce n’était pas évident, c’est vrai, mais depuis mon arrivée dans cette ville, je me sens comme chez moi. Les supporters me manifestent leur sympathie et j’essaie de le leur rendre sur le terrain.
Qu’en est-il de votre complicité avec vos coéquipiers, avec votre entraîneur Jürgen Klopp ?
Il est évident que l’on doit être complices. Nous venons de passer trois, quatre ans ensemble. On se connaît bien, on s’entraide en se rectifiant tous les jours. Le coach est comme « mon papa ». Il intervient même dans ma vie privée. Ça me plaît, il a sa façon de tirer le meilleur de chacun. C’est un vrai coach.
Votre relation avec Mohamed Salah est bonne ou vous faites semblant tous les deux ?
Non, ce n’est pas une question de faire semblant. Nous ne sommes pas des gens qui faisons semblant. J’essaye d’être très honnête et de faire les choses naturellement. Je crois que ça se voit. Tout vient naturellement, rien ne se force chez moi. Certaines choses peuvent arriver sur le terrain ou en dehors. Quand on vit tous les jours ensemble, ça arrive. Mais Mohamed (Salah) est quelqu’un que je respecte et nous avons de très bonnes relations sur et en dehors du terrain. Si des choses ne vont pas bien, on se les dit et après, ça passe. C’est ça la vie.
Le Ballon d’Or France football sera remis le 2 décembre prochain, vous y croyez ?
Tous les footballeurs rêvent du Ballon d’Or, je ne suis pas une exception. Beaucoup de noms reviennent. Je laisse le soin au jury qui prendront la décision finale.
Plusieurs titres Fifa The Best ont été attribués à d’autres joueurs en septembre et pas à vous. Vous n’en parlez pas, vous ne le montrez pas, mais on imagine votre profonde déception, non ?
Déception ? (Rires) Pas du tout, pas du tout ! Je l’ai dit, je vais le répéter : les joueurs qui ont été nommés ont fait une saison très belle aussi, exceptionnelle. C’est un signal fort pour moi pour que je me donne à fond, que ce soit à l’entraînement ou sur le terrain, pour que je puisse être choisi un jour.
« Le racisme n’a pas sa place dans le foot »
Et le joueur africain de l’année décerné par la CAF, pensez-vous que ce sera la bonne pour vous cette fois ?
C’est la même chose que pour le Ballon d’Or France Football. J’ai eu la chance d’être sur le podium à trois reprises. Je vais continuer à me battre pour terminer tout en haut, sur la plus haute marche. Je ne peux pas vous dire que cette année est la bonne. Mais je me battrai jusqu’au bout.
Vous avez été appelé par le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé pour disputer les deux premiers matches comptant pour les éliminatoires de la CAN 2021. Après la finale 2019 perdu (0-1) face à l’Algérie, l’ambition est de remporter enfin le trophée en 2021 ?
Je pense qu’il est un peu tôt de parler de gagner la CAN 2021, même si on sait que c’est le rêve absolu de tous les Sénégalais. On y travaille et une fois à la CAN, on y sera pour gagner. Mais avant, il y a d’abord les qualifications et ce premier match contre le Congo à domicile (le 13 novembre à Thiès) qu’il faut remporter.
Ce match se jouera à Thiès (70 km de Dakar). Pour vous qui avez l’habitude de bonnes pelouses en Europe, qu’est-ce que cela vous fait d’évoluer sur celle du stade Lat Dior qui ne ressemble pas à celle d’Anfield de Liverpool ?
Je trouve d’abord que c’est une bonne chose de décentraliser les matches de l’équipe nationale. La sélection appartient à tout le monde. Thiès nous a réussi d’ailleurs la dernière fois quand on a joué contre Madagascar (2-0), on va essayer de faire la même chose contre le Congo. Vous savez même si la pelouse n’est pas aussi bonne qu’à Anfield, on n’a pas le choix, on va faire avec. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à nos autorités pour qu’il mettent en place une pelouse plus praticable.
Une dernière question, votre compatriote Kalidou Koulibaly a été une nouvelle fois victime de cris racistes ce week-end en Italie lors du match AS-Naples. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est déplorable ! Le racisme n’a pas sa place dans le foot, je pense qu’il est temps que cela s’arrête. Nous sommes tous égaux.
RFI