Commission européenne: audition des candidats français, roumain et hongrois
14 novembre 2019Diass-Infos : Les députés européens auditionnent ce jeudi 14 novembre à Bruxelles les candidats désignés par la France, la Roumanie et la Hongrie pour occuper le poste de commissaire européen. Ils ont tous les trois reçu l’onction de la commission des Affaires juridiques qui a validé leurs déclarations d’intérêts financiers. C’est maintenant sur leurs compétences qu’ils seront passés sur le gril pendant trois heures chacun.
Pour l’instant – outre la future présidente, Ursula von der Leyen confirmée par le Parlement européen en juillet – seuls vingt-trois commissaires ont été auditionnés par les députés. C’est donc en quelque sorte une session de rattrapage pour le futur collège des commissaires qui a déjà un mois de retard puisqu’il aurait dû entrer en fonction le 1er novembre si les candidats initiaux de la France, de la Roumanie et de la Hongrie n’avaient pas été recalés par le parlement européen.
Une séance mouvementée pour Thierry Breton ?
Pour les députés européens, les candidats désignés par la Roumanie et la Hongrie semblent ne susciter ni hostilité ni réserve fondamentales. Il faut dire qu’ils ont largement démontré leur engagement pour l’Union : Adina Vălean comme députée européenne et Olivér Várhelyi comme ambassadeur de la Hongrie auprès de l’Union européenne.
Thierry Breton possède lui aussi les compétences nécessaires pour occuper le large portefeuille du Marché intérieur prévu initialement pour Sylvie Goulard. Mais après son rejet, un camouflet infligé au gouvernement français, on peut s’attendre à une séance mouvementée pour Thierry Breton, d’autant que les partis de gauche ne lui sont pas favorables et que la droite pourrait décider de le mettre en difficulté.
Il faut en tout cas que les auditions de ce jeudi débouchent sur une validation des trois candidats pour ouvrir la voie à un adoubement de l’ensemble du collège d’Ursula von der Leyen. Un vote est prévu lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg dans la dernière semaine de novembre.
Et le commissaire britannique ?
Il reste cependant une inconnue : celle du remplacement de l’actuel commissaire britannique tant que le Royaume-Uni est toujours membre de l’Union européenne. Les traités européens stipulent que chaque état membre doit normalement être représenté au sein de la Commission européenne. C’est donc aussi le cas du Royaume-Uni depuis que la date du Brexit a été repoussée une nouvelle fois.
Cela pose évidemment des problèmes pratiques : ce commissaire serait nommé pour quelques semaines tout au plus et selon le gouvernement britannique il ne peut y avoir de nominations à un poste international important en période de campagne électorale.
Il reste que c’est une obligation juridique et qu’il n’y a que deux solutions à court terme si Ursula von der Leyen veut espérer comme prévu une entrée en fonction le premier décembre avec déjà un mois de retard sur le calendrier originel. Soit le commissaire actuel Julian King est prolongé, soit les services juridiques trouvent un moyen légal de contourner l’obligation.
Dans un cas comme dans l’autre deux solutions bancales, mais ce serait pour Ursula von der Leyen le moyen de présenter un collège complet pour le vote de validation qui doit avoir lieu au Parlement européen dans deux semaines.