Présidentielle 2019 : pourquoi 19 candidats de l’opposition ont été écartés.
3 janvier 2019Diass-Infos: Le Conseil constitutionnel sénégalais a rejeté 19 des 27 dossiers de parrainage déposés en vue de la présidentielle de 2019. L’opposition y voit une volonté d’éliminer les challengers qui devaient faire face au président sortant, Macky Sall…
De mémoire de Sénégalais, on n’aura jamais vu aussi peu de candidats à une élection présidentielle depuis 1988, où seuls quatre concurrents s’étaient affrontés. Le 2 janvier, le Conseil constitutionnel a délivré les derniers procès-verbaux relatifs à la validation des dossiers de parrainage des aspirants candidats à la présidentielle de 2019. Sur 27 dossiers, 19 ont été définitivement rejetés. Cinq seulement ont été validés : ceux de Macky Sall, Issa Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade et Khalifa Sall. Tandis que trois d’entre eux ont été temporairement recalés au motif de doublons ou d’un problème de répartition des signatures en régions.
Les trois candidats en sursis sont Malick Gakou, Idrissa Seck etMadické Niang, qui ont jusqu’au 4 janvier pour prétendre à un repêchage. En cas de validation de leur candidature par les Sages, l’élection se jouerait donc à huit, tout au plus. Mais ce nombre pourrait être ramené à six, en raison de la probable mise hors course de Karim Wade et de Khalifa Sall pour des motifs judiciaires. La Cour suprême a en effet confirmé ce 3 janvier sa condamnation à cinq ans de prison, notamment pour escroquerie.
Le scrutin pourrait donc réunir moins de huit candidats.
Le scénario serait surprenant, dans un pays qui comptait 14 candidats en 2012, 15 en 2007 et 8 en 1993 et en 2000. « Inédit, mais pas surprenant », selon Thierno Bocoum – ancien lieutenant d’Idrissa Seck –, qui a décidé de retirer sa candidature au profit de la mutualisation des forces de l’opposition.
Un « procédé d’élimination »
Prise au dépourvu, l’opposition à Macky Sall a fusionné dans un nouveau collectif de 23 candidats, lesquels se sont réunis en conférence de presse mercredi 2 décembre. Selon le C23, « le système de parrainages apparaît clairement, aux yeux de tous, comme un procédé d’élimination des candidats en compétition ».
De son côté, le Conseil constitutionnel a rappelé, dans un communiqué, les motifs de rejet insusceptibles de régularisation : en l’occurence, un numéro de carte d’identité de la Cedeao non conforme, des doublons internes à la liste de parrainages déposée par chaque candidat, un problème de conformité dans le nombre de parrains par région ou encore des parrains non inscrits sur le fichier électoral servant de référence au Conseil. www.jeuneafrique.com