Chine: opinion publique et médias officiels soutiennent Huawei contre Washington

« Je suis Huawei ! » Aucune hésitation pour ces joueurs de ping-pong installés à l’entrée d’un centre commercial du troisième périphérique de la capitale chinoise. En ces temps de guerre technologique avec les États-Unis, la marque du géant chinois des télécoms s’impose. La page de soutien au numéro 2 mondial de la téléphonie mobile, déposée ce jeudi sur la plateforme Sina Weibo suite à l’annonce de la plainte contre le gouvernement américain, a recueilli près de 340 millions de clics dans l’après-midi.

Le choix de Huawei est lié au rapport qualité-prix des produits, mais aussi à une question de patriotisme expliquent ces passionnés de tennis de table. « Ça c’est un Huawei. Je l’ai acheté presque 2 000 yuans, [environ 270 euros, ndlr] il y a trois ans. J’ai entendu dire que Huawei c’était très bien, alors je l’ai pris. Il va de soi que je soutiens les produits chinois. Personnellement, je n’achète jamais d’Iphone ! » explique ce joueur. « Parce qu’on aime notre pays… Et Huawei est la marque chinoise numéro 1 », surenchérit son acolyte.

La « bataille des cœurs »

La marque numéro 1 est également soutenue par les autorités : « Nous pensons (qu’il est) raisonnable et légitime qu’une entreprise puisse protéger ses droits et ses intérêts » a affirmé Lu Kang, l’un des porte-parole de la diplomatie chinoise dans son point de presse quotidien.

« Bonne chance Huawei » encourage le Huxiu, le très fréquenté journal en ligne qui rappelle qu’une autre société chinoise, Sany Heavy Industry, avait porté plainte contre les autorités américaines, après que le gouvernement Obama lui ait interdit le rachat de quatre centrales éoliennes en 2012. Un procès remporté deux ans plus tard, le 15 juillet 2014, après deux ans d’âpre bataille judiciaire au nom de la libre concurrence, rapporte le journal.

Au-delà de la bataille judiciaire, Huawei est en train de remporter la « bataille des cœurs » croit savoir l’éditorialiste du très nationaliste Global Times. Les « usines à chrysanthèmes » comme les appellent les Chinois – en référence à la fleur rouge symbole de la marque chinoise et pour se démarquer de la pomme du concurrent américain -, perdront peut être des clients aux Etats-Unis, mais elles en trouveront d’autres ici, assurent les retraités du tennis de table, avant d’entonner un chant à la mère patrie.