RENTRÉE DES CLASSES
12 novembre 2020Retour en classe pour quelques 4 millions d’élèves
Les écoles étaient fermées depuis le mois de mars, à cause de la pandémie de coronavirus. Seules les « classes d’examen » avaient rouvert au mois de juin. Mais alors que plus d’un tiers des élèves sénégalais sont scolarisés dans le privé, cette rentrée est marquée par un bras de fer entre parents d’élèves et certaines écoles, qui exigent le paiement des frais de scolarité la période de fermeture décidée par l’État.
L’ardoise est lourde pour cette mère de deux enfants de quatre et dix ans. Leur école privée réclame le paiement des trois mensualités avant de pouvoir reprendre les cours : « Pour moi, ce n’est pas juste, trois mois les enfants sont restés comme ça à la maison sans rien faire, moi j’ai payé 22 000 (francs CFA) pour les deux par mois. C’est dur pour les mères de famille franchement. »
22 000 FCFA, un peu plus de 33 euros, multipliés par trois. Inadmissible pour Maître Massokhna Kane, président de l’association SOS consommateurs, qui parle de « chantage » : « C’est quand même insupportable pour les femmes. Nous exigeons de l’État qu’il règle ce litige, parce que ça ne doit pas être la loi du plus fort ! »
Loyers à payer, salaires des enseignants, de leur côté, les responsables d’écoles privées mettent en avant les charges qui pèsent sur leurs établissements.
À Guédiawaye, en banlieue de Dakar, Abass Ndour, du collectif des promoteurs des écoles privées du Sénégal, a trouvé un compromis : « Il y a des écoles même qui ont été délogées par manque de paiement de loyers. Nous avons coupé la poire en deux en ne demandant que le paiement jusqu’au mois de mars. »
Pour le ministère de l’Éducation nationale, il s’agit de contrats entre parents et établissements. Il indique qu’il n’interviendra pas dans ce contentieux et invite les parties au dialogue. Pour les certificats de scolarité nécessaires en cas de transfert vers l’école publique, le ministère souligne qu’ils doivent être remis aux familles sans aucune contrepartie.
RFI