Brésil: la crise sanitaire et économique favorise le travail des enfants
14 juin 2021Dans le monde, 160 millions d’enfants travaillent. Un chiffre en hausse ces dernières années selon l’Organisation mondiale du travail et l’Unicef. Au Brésil, la suspension des cours et la crise économique ont favorisé le travail des enfants.
À un carrefour, sous un pont, Victor Gomez profite du feu rouge pour vendre bonbons et bouteilles d’eau. Il a 12 ans, mais puisqu’il ne va pas à l’école depuis plus d’un an, il préfère gagner un peu dans l’argent plutôt que d’être enfermé chez lui.
« Avant c’était bien mieux, raconte-t-il, je pouvais jouer dans la rue. Mais j’aime travailler avec mon père, aider ma famille. C’est mieux que de traîner dans la rue pour voler, hein papa ? »
À ses côtés, son père estime que s’il est important qu’il continue à étudier, il faut aussi qu’il sache gagner dignement sa vie. Lui a commencé à travailler dans la construction à 9 ans : « Je l’amène pour qu’il apprenne à survivre. Parce qu’il n’y a pas de travail. Avec cette pandémie, je suis sans emploi, et ça, c’est ma seule solution. Je dépends de la rue. »
Situation alarmante
Depuis le début de la pandémie à Rio, on croise de plus en plus d’enfants faisant la manche ou vendant quelques bonbons, comme Victor. Pour Antonio Costa, président de l’ONG Rio de paix, la situation est alarmante : « Quel modèle politique et économique est celui-ci, dans lequel des petits garçons et petites filles sont empêchés de vivre comme des enfants, pour ne pas mourir de faim et aider leurs parents ? »
Selon le rapport de l’ONU, les chiffres pourraient encore dangereusement augmenter jusqu’en 2022, des conséquences de la pandémie.