Presse Sénégalaise : L’obligation de s’unir ou mourir
12 avril 2022Depuis la création du premier journal, en 1856, par les autorités coloniales françaises, les médias sénégalais luttent pour ne pas être l’instrument du pouvoir politique. De l’instauration de la presse unique par le président Léopold Sédar Senghor en 1963 ; à la libéralisation des radios du temps de M. Abdou Diouf. Les relations houleuses entre le président Abdoulaye Wade et les médias dans les années 2000.
L’instrumentalisation systématique des médias depuis la venue du président Macky Sall (2102). Les relations entre la presse et la classe politique ont toujours été tumultueuses. Une situation qui met aujourd’hui la presse (entreprises et journalistes) dans une mauvaise posture qui tend à les substituer à des bras armés politiques. Aujourd’hui, le malheureux constat est que les politiques ont investi le milieu journalistique.
Certains patrons de presse sont acculés, en raison de leurs positions ou obédiences politiques. D’autres sont fragilisés par la précarité dans le milieu et finissent par être favorable à la corruption. En effet, par la distribution nébuleuse de l’aide de la presse, l’Etat finance comme ça l’arrange les médias qui lui sont favorables. D’autre part, l’installation de cellules politiques de journalistes dans tous les médias.
La participation active de certains journalistes dans des partis politiques déstabilise, en interne, le bon fonctionnement des médias. La politique s’invite même jusqu’à la paralysie du syndicalisme des professionnels de médias.
Pire, les relations malsaines entre journalistes n’arrangent pas la situation. Tant de maux qui mettent aujourd’hui la presse Sénégalaise hors d’état d’accomplir sa mission d’informer juste et vrai.
Cette situation impose à toute la corporation médiatique (patrons de presse et journalistes) d’adopter une posture nouvelle. En effet, la seule issue qui s’impose aujourd’hui pour la survie de la presse Sénégalaise, c’est de s’unir pour récupérer toute leur force qui avait fait d’eux le « Quatrième pouvoir ». Une force, aujourd’hui perdue par l’ingérence politique et la corruption dans le milieu médiatique et le manque de maîtrise des réseaux sociaux qui sont à la merci d’une certaine couche qui tient en otage les médias faibles face au clic.
Ce phénomène nous mène infailliblement vers une perte de l’éthique et de la déontologie journalistique. Ces pseudos partisans des réseaux sociaux sont des industries de désinformations et d’intox à gérer pour réussir à placer la légitimité et la primeur des professionnels de l’information et de la communication où il se doit.
Outre l’interventionnisme politique, les obstacles à une presse libre ne manquent pas. Le manque de formation ou de probité de certains journalistes, la faiblesse des ressources économiques, l’illettrisme. Tant sont des maux qui gangrènent la presse Sénégalaise.
Tribune