Brexit: les ports normands tirent la sonnette d’alarme
11 octobre 2018Diass-Infos: Un Brexit sans accord représente une « menace majeure » pour les ports et compagnies maritimes de Normandie, assurent ces acteurs qui ont lancé mercredi un « cri d’alarme » dans une tribune commune.
Si aujourd’hui dans le cadre du marché unique la fluidité de la circulation des marchandises est assurée sur les ports normands et dans les gares d’embarquement, le spectre d’un Brexit dur remettrait tout en cause.
« Le rétablissement d’une frontière et d’un passage douanier dès la fin du mois de mars prochain imposeront la mise en place d’installations permettant la perception éventuelle des droits de douane, de même que la perception de la TVA », expliquent les signataires de cette tribune.
Parmi eux figurent Jean-Marc Roué, président de la compagnie française Brittany Ferries, Jean-Louis Le Yondre, président du conseil de développement du Grand port maritime du Havre (GPMH), les présidents des chambres de commerce et d’industrie locales et d’entreprises de transport ainsi qu’Hervé Morin, président de la région.
« On est face à une équation qui est extrêmement compliquée, estime ce dernier au micro de RFI, parce que quand on prend les ports simplement de la Normandie, c’est 1,8 million de passagers et 170 000 poids lourds. C’est notamment toute une série de poids lourds qui transportent des produits alimentaires et qui doivent faire l’objet de contrôles vétérinaires et de contrôles phytosanitaires systématiques. »
« On estime qu’il y aura plusieurs dizaines de milliers de poids lourds qui devront être contrôlés dans les trois ports qui sont sous l’autorité de la région, c’est-à-dire Caen, Cherbourg et Dieppe, poursuit Herbé Morin. Ce qui veut dire derrière, des services pour le faire – ça c’est l’Etat. Ce qui veut dire aussi des installations et des équipements pour stocker ces produits, ce sont des investissements de plusieurs millions d’euros par port. On est sur des volumes financiers considérables. »
« L’accomplissement de ces formalités et de ces contrôles aura naturellement un impact sur la fluidité des trafics », avancent aussi les auteurs de la tribune.
Le temps presse
Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici au sommet européen des 18 et 19 octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l’Union européenne mais les négociations patinent, suscitant des craintes d’une absence d’accord.
En cas de compromis, une période de transition sera mise en place jusqu’à fin 2020, avec des conséquences moins rudes et immédiates pour les entreprises comme pour les autorités. En cas d’échec, une rupture brutale interviendrait dès mars 2019. (avec AFP)