Comment la mouche des fruits s’attaque à la mangue du Sénégal
8 août 2022La mouche des fruits est le nouveau fléau du Sénégal. En effet, les vergers de Casamance sont attaqués à 50% à cause de cet insecte.
Dans le verger du village d’Ediamate, en Casamance,dans le sud du Sénégal, une dizaine de jeunes hommes grimpent dans des arbres de plus de six mètres de haut pour secouer les branches et faire tomber une pluie de mangues. Ensuite il s’agit e trier les fruits car « tous les fruits marqués par des points noirs ont été piqués par des mouches. Ils sont mis de côté, car ils ne sont pas mangeables », explique un villageois.
La mouche des fruits est de la famille des Tephritidae. On la reconnait à ses taches jaunes sur le thorax. La femelle pique les mangues mûres pour y déposer ses œufs qui vont devenir des larves qui se nourrissent de la pulpe et font pourrir rapidement le fruit. Originaire d’Asie, elle a d’abord été identifiée au Kenya, en 2003. Puis elle s’est répandue rapidement sur le continent africain. On la retrouve dés 2004 en Casamance. Depuis la mouche des fruits fait des ravages, ruinant les récoltes de mangues de mai à octobre.
L’augmentation des températures et la perturbation des précipitations accélèrent la prolifération des insectes. En cause également le développement des échanges commerciaux et des déplacements internationaux selon les déclarations de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) des Nations unies.
L’impact sur les récoltes des producteurs est flagrant, notamment en Casamance, qui est la région de production principale (environ 60 % des 150 000 tonnes de mangues produites tous les ans au Sénégal). « Si une seule mangue est piquée, tout le conteneur est détruit à la charge du commerçant, et c’est cher » déclare un membre de l’interprofession en charge de la commission des bonnes pratiques agricoles et commerciales et du contrôle qualité.
La lutte s’organise : « nous pourrions par exemple agir en amont durant la saison sèche, bien avant la récolte des mangues, et limiter la reproduction des mouches quand elles sont peu nombreuses », indique M. Brévaut chercheur au Cirad qui évoque la technique des insectes stériles. Le principe repose sur un procédé nucléaire qui irradie et stérilise les mouches mâles. Élevées puis lâchées en masse, ces mouches s’accouplent avec des femelles, « entraînant une diminution de la population en l’espace de quelques mois », explique la FAO.
Apparemment pour l’heure, les vergers de la région des Niayes, tournés vers l’exportation, résistent mieux car c’est la zone est plus sèche et la mouche n’est pas présente toute l’année.
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