Coronavirus: l’état du monde face à la pandémie le jeudi 21 mai

Coronavirus: l’état du monde face à la pandémie le jeudi 21 mai

22 mai 2020 0 Par khalil
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Le nombre de cas confirmés de coronavirus a doublé dans le monde en un mois atteignant plus cinq millions de personnes. Des chiffres qui ne sauraient toutefois pas refléter la réalité de l’impact de l’épidémie, car dans de nombreux pays, très peu de tests sont réalisés. La pandémie est d’ailleurs loin d’être contenue comme l’a rappelé l’Organisation mondiale de la santé. D’après l’OMS, 106 000 nouveaux cas ont été dépistés en 24 heures à travers le monde, un record.

  • Donald Trump veut maintenir le G7

Aux Etats-Unis, où la pandémie continue de faire des ravages, le président Donald Trump, insistant toujours pour un retour à la normale, souhaite que le sommet du G7 se tienne de visu, donc en présence des autres chefs d’Etat. Le président français Emmanuel Macron s’est dit ouvert à cette idée à condition que certaines règles sanitaires soient respectées. Mais la chancelière allemande Angela Merkel est plus prudente.

L’optimisme de Donald Trump contraste en tout cas avec la situation dans son pays qui reste, rappelons-le, le plus touché au monde en nombre de contaminations (1,55 million de cas) et de décès. Selon l’université Johns Hopkins qui fait référence en la matière, plus de 1 500 morts supplémentaires ont été enregistrés en 24 heures, ce qui porte le total à plus de 93 400 décès. L’Etat de New York, où sont concentrés un tiers des cas, reste l’épicentre de l’épidémie aux Etats-Unis.

  • Le Brésil toujours en première ligne de l’épidémie

Le Brésil continue à être touché de plein fouet par le Covid-19. Signe d’une accélération de la pandémie, le bilan quotidien a grimpé jusqu’à 1 179 décès, ce qui porte le nombre total à 18 859 morts. Sous la pression du président Jair Bolsonaro, qui continue presque quotidiennement de minimiser le danger du Covid-19, le ministère de la Santé a recommandé l’usage de la chloroquine et de son dérivé, l’hydroxychloroquine, pour les patients atteints d’une forme légère du Covid-19. Les autorités sanitaires n’ont pas encore donné le feu vert pour ce traitement dont l’efficacité n’est pas prouvée. Il n’empêche, 30 000 kits de chloroquine ont été distribués à la population par une entreprise de santé privée dans la ville de Fortaleza, dans le nord-est du pays.

Toujours au Brésil, les ONG ont alerté une nouvelle fois sur la situation jugée dramatique dans les favelas de Rio de Janeiro. Ces quartiers ont enregistré jusqu’à présent 174 morts, une tendance à la hausse. Rien que ces deux derniers jours, les décès liés au coronavirus ont dépassé le nombre moyen des homicides par mois.

 
  • Plus de 6 000 morts aux Mexique

Au Mexique, qui compte désormais plus de 6 000 morts, la reprise éventuelle du championnat de football est compromise après que huit joueurs de l’équipe de Santos Laguna ont été testés positifs. Les autorités de la ville de Mexico ont d’ailleurs annoncé un plan de sortie du confinement. Il permettra à partir du 1er juin le redémarrage progressif de l’économie, à condition que les capacités hospitalières ne soient pas engorgées. L’industrie de l’automobile pourra reprendre ses activités tout comme le secteur des mines et de la construction sans oublier les brasseries de bière.

La situation reste difficile au Pérou, le deuxième pays le plus affecté d’Amérique latine après le Brésil. La barre des 100 000 contaminations a été franchie, le pays compte désormais plus de 3 000 décès. Au Chili, qui a dépassé les 50 000 contaminations, des émeutes de la faim ont éclaté dans la capitale Santiago.

L’Equateur, qui est également l’un des pays les plus touchés d’Amérique latine, a commencé son déconfinement. Mais le pays est confronté à un nouveau problème, qu’on observe aussi dans d’autres pays du continent : deux tiers des détenus d’une prison du centre du pays sont contaminés. A cela s’ajoute la corruption. Le président Lenin Moreno, lors d’une allocution télévisée, a fustigé ce fléau qui selon lui ne s’arrête pas en pleine crise sanitaire. Il a annoncé des mesures plus strictes pour l’achat de matériel par des institutions publiques, ainsi que des peines plus lourdes pour les personnes condamnées pour corruption.

  • L’Uruguay et le Costa Rica, deux exceptions en Amérique latine

Deux pays d’Amérique Latine qui font figure d’exception dans un continent ravagé par le Covid-19 : l’Uruguay et le Costa Rica qui se distinguent par leur succès dans la lutte contre la maladie. Les autorités ont réussi à faire baisser les courbes de contagion, la létalité reste faible tout comme le nombre de nouveaux cas. En Uruguay, les scientifiques ont déclaré l’épidémie « sous contrôle ». Les raisons d’un tel succès ? Les autorités sanitaires évoquent la rapidité de réaction du gouvernement. Il aurait très vite déclaré l’urgence sanitaire après l’apparition des premiers cas le 13 mars, suspendu les écoles et fermé les frontières. A cela s’ajoutent les caractéristiques démographiques du pays qui a une faible densité de population et comporte peu de grands centres urbains, à l’exception de la capitale Montevideo.

Le Costa Rica (où le championnat de foot à huis clos a repris mardi dernier, une première sur le continent) a également bien géré la crise. Comme en Uruguay, un système de santé solide et un niveau d’éducation élevé ont facilité la lutte contre l’épidémie.

  • En Haïti, les malades du coronavirus stigmatisés

Le pays des Caraïbes recense jusqu’à ce jour officiellement 663 cas et 22 décès. Ce mercredi 20 mai 2020, le président Jovenel Moïse a décidé de prolonger de deux mois l’état d’urgence sanitaire en Haïti. Le pic est attendu d’ici le milieu du mois de juillet selon le président. Les autorités haïtiennes ont aussi lancé une campagne d’information contre la stigmatisation des personnes atteintes du Coronavirus. « La stigmatisation d’une personne malade pourrait la porter à avoir peur de partager les informations sur son état », selon Miloody Vincent, responsable de communication au ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle, cité par Alterpresse. Selon l’agence de presse haïtienne, « la stigmatisation constitue, après la sous-estimation de la maladie, l’un des plus grands dangers ». Pour combattre la stigmatisation, le ministère a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux.

  • Le déonfinement se poursuit en Europe

L’Europe reste pour l’instant le continent le plus touché avec près de deux millions de cas. Mais si le déconfinement est en marche, les pays européens, en fonction de leur situation sanitaire, ont adopté des rythmes différents.

En France, le long week-end ensoleillé de l’Ascension sera l’occasion pour de nombreuses personnes de goûter aux joies du grand air. En Corse, la quasi-totalité des plages sont de nouveau accessibles au public ce jeudi. Selon le ministre de la santé, « il fait beau dehors, on sait que c’est très compliqué et la tentation est forte après des semaines de confinement » a reconnu Olivier Véran, constatant une « accélération » des « regroupements » à la veille du week-end de l’Ascension.

En Espagne, le port du masque est désormais obligatoire dans tous les lieux publics quand il n’est pas possible de garder ses distances, y compris dans la rue.

Les Italiens profitent quant à eux de leur nouvelle liberté et investissent les terrasses pour prendre l’apéritif. Les médias publient des images qui circulent sur les réseaux sociaux montrant des rassemblements festifs nocturnes. Selon le journal La Repubblica, la « vie nocturne reprend ». Ce qui provoque la colère des autorités. « Ce n’est pas le moment pour la fête », a prévenu le Premier ministre italien. Selon Giuseppe Conte, « il est plus que jamais nécessaire de respecter les distances de sécurité et de porter des masques quand cela s’impose ».

Derrière ces mise en garde pointe évidemment la crainte d’une deuxième vague de Covid-19. Une crainte justifiée. La question n’est pas de savoir s’il y aura une nouvelle vague de contaminations en Europe, mais « quand et de quelle ampleur », a expliqué la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Andrea Ammon, dans un entretien au quotidien britannique The Guardian.

  • Le nombre de malades toujours en hausse en Russie

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La Russie déplore désormais plus de 3 000 morts, le plus grand pays du monde a enregistré 127 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures. Officiellement, 317 554 personnes sont atteintes par le virus, ce qui place la Russie en deuxième position des cas confirmés, après les Etats-Unis.

Le plus gros producteur d’or de Russie a annoncé ce jeudi le premier décès des suites du Covid-19 de l’un de ses salariés dans une gigantesque mine de Sibérie, devenue un foyer de l’épidémie avec plus de 800 cas confirmés. Pour stopper la propagation de la maladie, l’armée russe est intervenue et a annoncé jeudi avoir achevé l’installation d’un camp de tentes où seront placés en quatorzaine « jusqu’à 2 000 » travailleurs de la mine.

  • La Chine redoute toujours une deuxième vague

En Chine, où l’épidémie est officiellement apparue en décembre dernier dans la ville de Wuhan, les 3 000 députés de l’Assemblée nationale populaire doivent se réunir à partir de vendredi pour la grand-messe annuelle du régime communiste du président Xi Jinping. Ce sera sans doute l’occasion de célébrer la fin de l’épidémie sur le territoire même si le pays redoute une deuxième vague car le virus a fait son réapparition dans certains endroits.

  • L’Australie traque le coronavirus jusque dans les égouts

L’Australie a lancé un vaste programme pour lutter contre la propagation de l’épidémie. A Melbourne, même les eaux usées dans les égoûts seront analysées dans le but de détecter d’éventuelles traces du virus. En fonction des résultats, les autorités prévoient de mettre en place des mesures de dépistage et de traçage des personnes porteuses du coronavirus dans les quartiers concernés.

En Nouvelle-Zélande, les bars ont rouvert ce jeudi dans la foulée des écoles et commerces.

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