Dette africaine : Moody’s face aux foudres de l’ONU et de la Banque mondiale
24 juillet 2020Moody’s a placé sous surveillance cinq pays, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun. Une décision désavouée par les Nations unies.
L’agence Moody’s se retrouve dans un face-à-face délicat avec « l’establishment » public international.
Alors qu’ils ont obtenu l’aval du G20, des Nations unies et de la Banque mondiale pour suspendre temporairement le paiement de leur dette, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun mais aussi l’Éthiopie et le Pakistan, encourent la dégradation de leur note souveraine par l’agence de notation américaine.
Bien que lesdites créances n’ont pas été annulées mais suspendues à l’égard des prêteurs publics ou internationaux, Moody’s a témoigné de son inquiétude, au cours des dernières semaines, quant au traitement qui pourrait être appliqué aux créanciers privés.
« L’appel du G20 aux créanciers du secteur privé pour qu’ils participent à cette Initiative dans des conditions comparables [à celles proposées par les créanciers bilatéraux] augmente le risque de défaut de paiement de la dette privée selon la définition de Moody’s », a affirmé l’agence dans trois communications distinctes relatives au Cameroun, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire.
Nations unies et Banque mondiale se rebellent
Mais des sorties récentes des Nations unies et de la Banque mondiale prolongent la bataille de communication au sujet de la cruciale question du moratoire sur la dette des pays les plus pauvres, en plein cœur de la crise du Covid-19.