Erdogan menace d’attaquer une nouvelle fois la milice kurde syrienne YPG

Erdogan menace d’attaquer une nouvelle fois la milice kurde syrienne YPG

8 août 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce mardi 6 août que les opérations lancées par Ankara contre la milice kurde syrienne YPG entreraient dans une « nouvelle phase très bientôt ». Une telle intervention ne serait toutefois pas sans risques pour le président turc.

Avec notre correspondante à IstanbulAnne Audlauer

« Si Dieu le veut, le processus que nous avons commencé (…) va entrer dans une nouvelle phase très bientôt », annonce le président Erdogan en parlant d’une nouvelle opération contre la milice kurde YPG.

À deux reprises ces trois derniers jours, alors qu’une délégation militaire américaine se trouve à Ankara, Recep Tayyip Erdogan a menacé d’attaquer sans attendre les principaux alliés de Washington sur le terrain syrien : les forces kurdes des YPG. Il avait déjà attaqué ces forces luttant contre Daesh à deux reprises dont la dernière remonte à décembre 2018.

Dans l’immédiat, les menaces du président turc visent à faire pression sur les États-Unis pour qu’ils cèdent aux demandes d’Ankara d’éloigner les combattants kurdes plus de 30 kilomètres au-delà de la frontière turque. Recep Tayyip Erdogan veut y envoyer son armée pour établir une zone dite « de sécurité ».

Sur le plan intérieur, le président turc, toujours ébranlé par sa récente défaite aux municipales d’Istanbul, veut aussi donner des gages au parti ultranationaliste, sans lequel il perdrait sa majorité parlementaire. Une intervention militaire est perçue comme un bon moyen de préserver cette alliance tout en mobilisant l’électorat.

Dévaster l’économie turque

Reste que le pari est extrêmement risqué. Le président américain Donald Trump avait promis au début de l’année de « dévaster l’économie turque », déjà bien mal en point, si Ankara attaquait les forces kurdes de Syrie. Le coup économique pourrait être fatal, sans même parler des risques militaires et politiques d’une offensive de l’armée turque dans une zone où sont stationnés des militaires américains.

Peu avant le discours du président turc, le chef du Pentagone Mark Esper avait prévenu qu’une offensive turque contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie serait « inacceptable ».