Diass-Infos : Les musulmans doivent arriver à inclure certaines questions mondaines dont celles relatives à la gestion de l’environnement et des changements climatiques dans la notion de bonne œuvre (amaloun sâlih) qui rythme les textes scripturaires sur lesquels se fondent l’islam, préconise l’islamologue sénégalais Ahmadou Makhtar Kanté.
« En vérité, il existe nombre de commandements qui concernent les relations entre les humains, et entre les humains et les non humains, et qui ont été souvent réduits au domaine des actes strictement cultuels (ibâdât) », souligne l’imam de la mosquée du Point E (Dakar), par ailleurs diplômé en environnement et économie solidaire.
L’islamologue déplore tout autant le fait que la notion de bonne œuvre (amaloun sâlih), qui traverse tout le texte coranique et les hadiths du prophète, « soit réduit aux seuls actes d’adoration ».
Aussi préconise-t-il que cette notion soit mieux expliquée pour davantage prendre en considération certaines questions qui concernent l’avenir de humanité toute entière.
« Une meilleure compréhension de cette recommandation coranique et prophétique devrait permettre à l’homme une utilisation de la nature en harmonie avec les besoins spirituels et matériels », note imam Kanté.
Selon l’islamologue, dans cette « compréhension large ou ouverte » des enseignements de l’islam, « la bonne œuvre ne saurait être réduite à l’observation des obligations vis-à-vis de Dieu et la mauvaise œuvre (au péché) ».
Il ajoute que la bonne œuvre doit être comprise comme le respect des obligations, pour le croyant bien entendu, envers Dieu et envers la création.
Cette question a été bien prise en compte par l’islam, assure-t-il. Seulement, « les musulmans, de par un rapport équilibré avec la nature, étaient moins interpellés par la crise environnementale », fait valoir Ahmadou Makhtar Kanté, ancien imam de la mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
A l’en croire, « l’Europe a pris le devant de la scène pour parler de ces thématiques du fait seulement de la surexploitation des ressources dont elle est l’auteure depuis la révolution industrielle ».
Outre l’islam, le religieux et environnementaliste a rappelé que d’autres civilisations anciennes restent dans la même perspective, à l’image des Indiens vivant en Amazonie qui ont un rapport presque divin avec la nature.
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