Ma douleur, c’est la honte,
Ma douleur, c’est l’hypocrisie,
C’est encore le déni,
Je m’étonne quand j’entends des citoyens minimiser le droit de manifestation dans le but de désintéresser leurs concitoyens qui croient se battre pour la démocratie, pour la liberté. Je leur dit de s’occuper de leur affaire car leur liberté s’arrête là où commence celle d’autrui.
Il n’y a qu’au Sénégal que participer à une manifestation est synonyme de risque de périr. Il n’y a qu’au Sénégal que tuer des manifestants est légal et légitime parce que ces meurtres déshonorants ne seront jamais élucidés comme ceux de 2011, ou du mois de mars 2021. On finit par semer la psychose dans la tête du citoyen libre, lui administrer la peur dans le ventre.
Ma douleur, c’est aussi ce silence assourdissant des autorités influentes qui préfèrent observer cette tension qui plane et qui, d’emblée comptabilise 3 morts déjà. J’ai juste envi de vous dire que vous fuyez votre responsabilité sinon vous êtes juste complices et vous consentez tout simplement à ce qu’on fait vivre aux sénégalais. J’ai entendu un citoyen dire qu’il préfère donner sa vie, ici bas, dans la vérité que de mourir dans le mensonge pour aller retrouver la vérité. Tous les esprits libres et objectifs que j’ai lu et écouté relèvent un constat que la majorité des citoyens sénégalais savent déjà. La démocratie sénégalaise souffre de sa longue lutte qui lui a valu des acquis que piétinent, aujourd’hui, ses propres soldats d’hier. Ne pas avoir le courage de le reconnaître ferai de nous des lâches. Ces mêmes principes et convictions de liberté qui animaient le citoyen libre d’antan se seraient-ils volatilisés ? Devrions nous déshonorer la mémoire de jeunes comme Omar Blondin Diop, Mamadou Diop et tous ces martyrs tombés sur les champs de la liberté ? Ils ont été froidement assassiné pour avoir refusé de ployer le genou face à un abus de pouvoir. Ils sont morts dans la dignité, dans la vérité non pas pour leur salut mais pour celui de toute une nation. Et vous alors, que vaut votre dignité ?
J’ai été témoin, ce 17 juin, d’une scène drôle qui n’honore pas nos Fds. Un commandant de la gendarmerie est venu instruire une consigne de sa hiérarchie laquelle intimait l’ordre à des citoyens paisiblement assis, devant chez eux, d’entrer à l’intérieur de leur locaux ou de se disperser alors qu’il n’y avait sur place aucune situation qui pouvait justifier une telle attitude. Heureusement, qu’elles se sont rétractées. J’ai véritablement constaté une provocation des Fds qui, il faudrait pas qu’on l’oublie ne sont pas au dessus de la loi mais la garantissent donc sensés donner le bon exemple.
Si j’ose dire ce que je crois être la vérité, si j’ose exprimer mes convictions, livrer mon regard de la situation que traverse mon pays c’est parce que je pense au devenir de ma progéniture. Ça ne me plairait guère de la voire grandir dans un Senegal où les libertés seront restreintes pour le compte d’une poignée d’hommes politiques à la solde de puissances étrangères. Ma vie c’est ma descendance, je la donnerai pour la voire humer l’air de la liberté.
Vive la démocratie,
Vive le Sénégal,
El Hadji Moussa Bèye
Journaliste
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