Journée d’action en France et en Europe contre la pêche électrique
18 juin 2018Diass-Infos: Les pêcheurs traditionnels protestent dans plusieurs ports européens contre la pêche électrique. En France, l’action a eu lieu notamment à Boulogne-sur-Mer. Ce mouvement est coordonné par l’ONG Bloom et soutenu par les députés européens. En janvier, le Parlement de Strasbourg s’est prononcé pour une nouvelle interdiction de la pêche électrique dans l’UE. Mais un compromis tarde à venir et bloque notamment au niveau des Etats-membres.
Ce lundi 18 juin 2018, sur le port de Boulogne, le premier port de pêche français, les bateaux ont actionné cornes de brume et fumigènes et des banderoles « stop à la pêche électrique en Europe » ont été déployées. Les pêcheurs dénoncent une pratique « destructrice » pour la ressource de la pêche maritime, dans le cadre d’un mouvement qui devait toucher d’autres ports en France et en Europe.
Mi-janvier, le Parlement européen s’est prononcé pour une nouvelle interdiction de la pêche électrique dans l’UE lors d’un vote en séance plénière. Interdite en Europe depuis 1998, elle bénéficiait jusqu’alors d’une dérogation permettant à chaque Etat membre d’équiper en électrodes jusqu’à 5% de sa flotte de chalutiers à perche. Ces électrodes permettent aux bateaux d’envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans les sédiments.
Une pratique destructrice
Le directeur scientifique de l’ONG Bloom, Frédéric Le Manach, a dénoncé à Boulogne cette méthode « qui met en péril le tissu social et économique des côtes françaises ». Une méthode « destructrice, car elle touche tous les poissons, y compris les oeufs et les juvéniles », rapporte l’AFP. « Cette pêche industrielle est en train de dévaster toute la mer du Nord », ajoute Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, interrogé par RFI, et qui est venu apporter son soutien aux pêcheurs.
« Aujourd’hui, même aux Pays-Bas, les pêcheurs artisans manifestent, comme en Allemagne, comme en Belgique, comme en Grande-Bretagne, comme en Italie. Du côté des gouvernements, on a parfois l’impression que les millions d’euros de la pêche industrielle néerlandaise pèsent plus lourd que l’avenir des pêcheurs artisans, l’avenir des ressources halieutiques et la protection de l’environnement, à un moment où nous avons besoin de conserver vivants ces territoires, qui sont parfois durement impactés économiquement, socialement », s’indigne Yannick Jadot.
Il faut soutenir les pêcheurs artisans qui ont une pratique responsable de la pêche, contrairement à ce que fait la pêche industrielle : « C’est ce que disent les pêcheurs, c’est ce que disent les associations, il est temps que le gouvernement français réaffirme l’opposition ferme et claire de la France à la pêche électrique », rappelle Yannick Jadot.
Outre le port de Boulogne-sur-Mer, des actions sont prévues dans ceux de Ijmuiden (Pays-Bas), Nieuwpoort (Belgique) et Lowestoft (Royaume-Uni). Des actions sont également prévues à Flensbourg (Allemagne), Mandriola (Italie), Saint-Mandrier, La Ciotat et Saint-Jean-de-Luz (France).