Sénégal, un pays qui vise l’autosuffisance alimentaire sans une recherche performante
9 novembre 2020Malgré que le Plan Sénégal émergent, le secteur agricole y occupe une place importante car l’objectif c’est l’autosuffisance alimentaire, l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) est dans d’énormes difficultés. On se demande comment le Sénégal aura son autosuffisance alimentaire avec une telle négligence de la recherche agricole.
Le Secrétaire général sortant du Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA) a plaidé, samedi, pour une hausse du faible budget annuel de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA).
’’Les difficultés que rencontre notre institut sont récurrentes et durent depuis 4 ans (…). Tout cela est engendré par la faiblesse du budget de transfert que reçoit l’ISRA de l’Etat du Sénégal annuellement à savoir 4,5 milliards (FCFA) depuis près de 15 ans’’, a soutenu Tamsir Mbaye. M. Mbaye s’adressait à des journalistes, en marge du 2-ème congrès ordinaire de l’ISRA, lors duquel il a été remplacé à la tête du SARAA.
Selon lui, l’Isra est confronté à des retards de salaires, à une faible prise en charge médicale de ses agents, mais également à la suspension de plusieurs acquis sociaux qui avaient été octroyés aux travailleurs. Le budget ’’ne permet plus de prendre en compte les charges fixes et les salaires, alors que l’Isra ne fait même pas 100 chercheurs’’, a déploré M. Mbaye, évoquant la difficulté à recruter des étudiants en Master.
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Le syndicaliste impute cette situation au départ des agents de l’Institut vers les universités dont les salaires sont beaucoup plus intéressants. ’’C’est une saignée à laquelle nous assistons, puisque beaucoup de camarades commencent à rejoindre les universités, car à grade égal, nos collègues universitaires ont des salaires plus juteux que (les nôtres)’’, a-t-il souligné. Il dit avoir l’impression qu’il y a une ignorance du rôle de l’ISRA dans la chaîne de production agricole et halieutique alors que ’’sans une recherche performante, il ne peut y avoir de production de qualité’’. Les changements climatiques créent des ‘’besoins continus’’ de recherche sur des variétés adaptées, ainsi que des besoins continus d’évaluation des ressources halieutiques, a-t-il relevé selon l’Aps.
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Faute de moyens pour faire ce travail, l’Institut ne peut aider l’Etat à ’’prendre les meilleures décisions, surtout en matière de négociation des accords de pêche’’. Tamsir Mbaye, qui vient de boucler son deuxième mandat à la tête du SARAA, a en outre préconisé une meilleure gouvernance de l’Isra, à travers des postes de responsabilité électifs, avec deux mandats de 3 ans. Le syndicaliste qui admet que la tâche ‘’n’a pas été facile’’ pour lui, s’est dit convaincu que le nouveau bureau aura un ‘’magistère beaucoup plus apaisé et calme, pour aller vers l’atteinte de tous les objectifs’’. Mame Farma Ndiaye Cissé, nouvellement élue secrétaire général du SARAA, est la première femme à diriger ce syndicat. Elle était auparavant adjointe au SG sortant.