Sale temps pour l’administrateur de la société Ecotaff ! Sous le coup d’une plainte à la Brigade de recherches de Dakar, A. Diakité s’est réfugié à Thiès pour échapper aux gendarmes. Mais l’homme à la tête d’un vaste réseau d’escrocs sera ferré par les policiers du commissariat du premier arrondissement de la cité du Rail, d’après des sources autorisées de Seneweb proches du parquet.
Roulé dans la farine depuis 2020 par une bande d’escrocs, B. M. Samb, domicilié au quartier Khaïra de la capitale du mouridisme, regrette amèrement d’avoir passé une recommande de fer à béton auprès de la Société Ecotaff.
En effet, ce commerçant est victime d’une escroquerie portant sur 68 000 000 F Cfa. Selon le plaignant B. M. Samb, les mis en causes dont A. Diakité, M. Sarr, D. Thiam, A. Niang et un Européen (G. Pinat) avaient proposé de lui vendre 500 t de fer à béton, par l’entremise de la société Ecotaff.
Ainsi, pour ferrer leur proie, le commerçant domicilié à Touba, a été conduit dans des entrepôts à Mbao par ses interlocuteurs. Au terme de la visite, A. Diakité et ses comparses lui ont présenté aussi une déclaration en douane et un bon à enlever attestant la disponibilité matérielle et juridique du fer.
Convaincu, l’acquéreur B. M. Samb a versé 68 000 000 F Cfa en deux tranches contre une décharge. Et pour récupérer les 500 tonnes de fer à béton, «ils m’ont donné rendez-vous au port de Dakar et non pas aux entrepôts situés à Mbao», explique B. M. Samb.
Mais le calvaire de ce commerçant a commencé lorsque le convoi de trois camions transportant sa marchandise a pris la destination de Touba. Selon des confidences faites à Seneweb, les douaniers ont immobilisé les véhicules, en cours de route, pour une infraction liée à la régularité de la mise en consommation.
Ainsi, les soldats de l’économie lui ont fait savoir que le fer en question ne pouvait pas être commercialisé au Sénégal. Également, le gang à A. Diakité lui a vendu un produit (fer) appartenant à autrui.
Ne pouvant plus voir l’ombre des membres de la société Ecotaff, la victime a déposé une plainte à la Brigade de recherches de Dakar. Mais le cerveau de la bande s’est réfugié à Thiès. Saisis de cette affaire, les éléments du commissariat du premier arrondissement de la cité du Rail ont mené d’intenses investigations. Grâce à leur ténacité et leur professionnalisme, les hommes du commissaire Youssoupha Thioub ont mis la main sur l’administrateur de la société.
Cuisiné sur procès-verbal, A. Diakité, se disant comptable, a nié les faits dans un premier temps, avant de lâcher le morceau. Ainsi, l’homme âgé de 38 ans a cité ses acolytes, d’après nos sources proches du parquet.
Avec la carte blanche du procureur près du tribunal de grande instance de Thiès, une mission à agent s’est rendue à Yeumbeul avant d’interpeller le commerçant A. Niang impliqué dans cette affaire.
« Le directeur de la société Sope Borom Daradji escroqué de 56 millions par le même gang »
En garde à vue dans les locaux du commissariat du premier arrondissement de Thiès, A. Diakité et A. Niang ont été rattrapés par leur passé.
En effet, le directeur de la société Borom Daradji a quitté son domicile situé au Keur Massar, à Dakar, pour se présenter aux enquêteurs. D’après M. Camara, ledit gang lui a soutiré 56 000 000 F Cfa.
« Emmené jusqu’en Gambie, le directeur de Borom Daradji a été dépouillé de 56 millions de F Cfa »
Se confiant sur procès-verbal, le plaignant né en 1980 dira qu’il voulait acheter du riz auprès de la société Ecotaff (s’activant dans le commerce). Mais M. Camara a été traîné jusqu’en Gambie avant de se faire rouler dans la farine.
« A. Diakité et compagnie m’avaient fait croire qu’ils avaient un bateau chargé de riz stocké en Gambie. Ils m’ont emmené dans ce pays avant de me faire visiter des entrepôts de riz. Je leur avais remis un montant de 56 000 000 F. Mais j’ai compris tardivement que c’était une mise en scène », regrette ledit plaignant.
A l’issue de leur durée légale de garde à vue, les deux escrocs ont été présentés ce lundi au procureur près le tribunal de grande instance de Thiès. D’après nos sources proches du parquet, le cerveau de cette mafia et son acolyte A. Niang risquent gros. Parce qu’ils sont visés pour association de malfaiteurs, escroquerie, abus de confiance, contrebande et blanchiment de capitaux pour un préjudice total de 124 000 000 F Cfa.
Aux dernières nouvelles, le dossier sera géré par un juge d’instruction.